Une production agricole respectueuse de l’environnement

N’a-t-on pas toujours parlé de production durable, une production qui minimise l’utilisation des ressources de l’environnement comme l’eau, le bois et l’énergie, et qui évite leur gaspillage ?

Dans le cadre de deux de ses axes prioritaires « Production Durable » et «Cohésion Sociale», L’ASBL Alliances pour des Communautés Durables au Burundi (ACDB) est en train de mettre en place des champs modèles du point de vue intensification de l’Agriculture, mais aussi du point de vue de la préservation des ressources de l’environnement. Le premier champ modèle étant juste à coté d’un site pour déplacés de 1993, il devient ainsi un champ communautaire ou les personnes déplacés et ceux appartenant à leur communauté hôte se retrouvent pour apprendre les nouvelles méthodes agricoles, brisent ainsi les barrieres à la communication entre eux et voient de leurs propres yeux les expériences qui réussissent.

  1. Ruissellement Zéro

Ceci est l’objectif ultime pour les deux champs exploités avec encadrement de notre association, et pour les 50 champs modèles que l’ASBL ACDB va bientôt créer dans les trois provinces d’intervention à savoir Ngozi, Kayanza et Kirundo.

Il y a deux ans, quand nous disions aux agriculteurs des environs que toute l’eau de ruissellement qui rentre dans notre champ doit y rester, et qu’il n’y aura pas d’eau venant de notre champ qui va endommager les champs qui sont en aval, tout le monde était dubitatif. Notre rêve est devenu une réalité.

Nous sommes parvenus à faire en sorte que toute l’eau de ruissellement venant en amont de notre champ soit capturée et séquestrée dans le champ pour recharger la nappe phr éatique grâce à une infiltration lente.

Fig.1 : Fossé antiérosif

 

Pour ce faire, nous utilisons des fossés antiérosifs avec chaise de l’agronome qui capturent à la fois l’eau de ruissellement et l’eau issue de la pluie qui tombe sur le champ. En plus, nous établissons des rigoles de communication entre bananiers telles que quand un bananier reçoit beaucoup d’eau, le trop plein va directement sur le bananier suivant et ainsi de suite.

Si cette préoccupation est matérialisée dans tous les champs de la région et du pays, fini l’eau de ruissellement, fini le ravinement des sols, fini l’érosion.

2. Minimisation de l’utilisation du bois comme tuteurs dans des plantations de haricots volubiles

D’habitude, les producteurs sont dépendants des tuteurs en bois qui ont l’inconvénient de couter cher et de constituer une grande pression anthropique sur les surfaces boisées.

Fig. 2 : Feuilles de bananiers comme tuteurs des plants de haricot volubile

C’est connu que l’alternative à l’utilisation du bois est d’utiliser des cordes suspendues sur lesquels le haricot va monter. Suite à une conversation avec les riverains qui avaient peur que les cordes ne risquent d’être volées, notre ASBL est en train d’expérimenter l’utilisation des feuilles fanées de bananiers dits ibihunda en Kirundi.

Nous avons malheureusement eu un semis tardif dû à des circonstances indépendantes de notre volonté, ce qui fait que l’expérience ne produit pas encore un résultat concluant. Cependant, d’après les commentaires des passants, cette expérience donne déjà des idées aux producteurs environnants. Pour la saison suivante, nous comptons semer à temps et utiliser des cordes tissées dans les écorces de bananier dits ibihubahuba.

Conclusion

Notre champ est encore expérimental et nous voudrions le faire évoluer vers le concept champ école paysan. En plus d’avoir l’ambition de contribuer à maitriser le ruissellement tout en minimisant l’utilisation du bois comme tuteur des haricots volubiles, seule la fumure organique est utilisée. Qui sait ? Notre pays a les opportunités de devenir un havre de l’agriculture biologique protectrice de la nappe phréatique, ce qui serait déjà un label écologique pour les produits agricoles made in Burundi.

ODD 13 – La régénération naturelle gérée par les agriculteurs donne de bons résultats au Kenya

« On devrait toujours demander aux gens ce qu’ils veulent, obtenir leur opinion et les impliquer. C’est la seule façon pour eux de se sentir parties prenantes et d’aboutir à un projet réussi « , déclare Ivan Kiptui, chargé de projet pour World Vision dans le comté de Baringo, au Kenya.

Son travail consiste à former les agriculteurs à la régénération naturelle, une méthodologie qui les aide à gérer leurs terres de manière à préserver ou à améliorer l’écosystème, en s’appuyant sur les connaissances indigènes et les dernières approches adaptées au paysage.

Nancy Kemboi, mère de cinq enfants, a été agricultrice toute sa vie. Elle possède 17 vaches et 20 poulets et vit dans un paysage semi-aride. Auparavant, elle avait l’habitude de couper tous les arbres présents sur ses terres, sans se rendre compte de l’importance des arbres indigènes, et attendait que l’herbe pousse d’elle-même pour que son bétail puisse paître. La nourriture était suffisante jusqu’à ce que la saison sèche ne frappe. Pour obtenir de l’argent pour acheter de l’herbe de fourrage, elle devait se résoudre à détruire la forêt voisine afin de se procurer du charbon de bois et du bois de chauffage et gagner rapidement de l’argent.

Mais depuis 2015, lorsque Nancy Kemboi a pris connaissance de l’importance de la régénération naturelle gérée par les agriculteurs, elle a compris qu’avec l’augmentation de la population et du nombre de bovins, il était urgent d’adopter des pratiques agro-pastoralistes et de cultiver de manière plus efficace et plus écologique.

Elle fait maintenant pousser de l’herbe de fourrage et l’entrepose dans une installation où l’humidité ne pénètre pas et ne fait pas pourrir l’herbe. L’herbe de fourrage est conservée jusqu’à ce que la sécheresse frappe, au moment où elle est nécessaire pour nourrir le bétail. Nancy Kemboi ne coupe plus les arbres indigènes dans ses champs car ils permettent à l’herbe de mieux pousser grâce à l’ombre et à la rétention d’humidité qu’ils fournissent. Les arbres indigènes qu’elle a planté ont tous un but spécifique : ils fournissent du fourrage pour son bétail (l’écorce est très nutritive), du bois de chauffage, des médicaments, certains attirent les abeilles et en général, ils sont résistants à la sécheresse et aux termites. Elle pose leurs feuilles et leurs épines sur le sol pour couvrir le sol qui deviendra ensuite de l’humus. Les arbres qui poussent et qu’elle juge inutiles sont retirés et Nancy Kemboi s’en sert afin de clôturer sa propriété. Ceux qu’elle décide de garder sont taillés avec soin car si les arbres indigènes poussent plus lentement que les espèces exotiques, une taille appropriée leur permet de pousser plus rapidement. Elle essaie également de faire revivre et de régénérer les arbustes et les arbres, ce qui est moins cher que d’en planter de nouveaux.

Nancy Kemboi a également aménagé des terrasses dans ses parcelles pour réduire l’érosion du sol et retenir l’eau, et cultive de manière plus efficace, en plantant des pommes de terre, des choux, des tomates et divers autres légumes comme le maïs mais aussi des arbres fruitiers. Les arbres fruitiers attirent les chauves-souris et les oiseaux et permettent d’augmenter la biodiversité de l’écosystème.

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Au cours des quatre dernières années, Nancy Kemboi a été une agricultrice modèle pour le système de régénération naturelle géré par les agriculteurs et a formé dix autres agriculteurs. « Ma vie s’est considérablement améliorée », affirme-t-elle. « Maintenant l’ai un revenu diversifié, grâce à mes cultures de maïs, à mes légumes et à l’apiculture, j’ai pu acheter une race de vaches qui donne beaucoup plus de lait, ce qui me permet de gagner plus d’argent ».

Le projet de régénération naturelle géré par les agriculteurs forme également les jeunes en difficulté pour leur donner une chance de retourner à la terre. « Ils pratiquent le consentement préalable, libre et éclairé, une série de directives et de règles d’engagement des parties prenantes qui ont été élaborées avec le soutien du ministère de l’Environnement et des Forêts dans le cadre de l’appui ciblé du Programme ONU-REDD au Kenya par le biais du Programme des Nations Unies pour le développement « , déclare Judy Ndichu, coordinatrice technique du Forest Carbon Partnership Facility au Kenya. « Elle donne aux communautés l’occasion de participer au processus de prise de décision relatif aux projets concernant les forêts dont dépendent leurs moyens de subsistance. »

« En plus de séquestrer du carbone, et donc de contribuer aux objectifs mondiaux d’atténuation, la restauration des paysages améliore la sécurité alimentaire, accroît la résilience et préserve la biodiversité. Si elle est appliquée à grande échelle, les avantages perçus permettront à la fois d’améliorer la santé des écosystèmes et entraîneront des niveaux plus élevés de développement humains », explique Gabriel Labbate, chef de l’équipe mondiale du Programme ONU-REDD.

David Korrir, l’un des agriculteurs formé par Nancy Kemboi, déclare : « Cette terre est mon or. J’investis dans l’agro-foresterie, en plantant des légumes et différentes variétés d’arbres fruitiers comme les mangues et les papayes afin de pouvoir récolter tout au long de l’année et ne jamais avoir faim. Les générations futures profiteront de ma ferme et de ses arbres indigènes qui ont permis aux oiseaux et aux abeilles de revenir. »

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Des écosystèmes sains sont essentiels à la survie de l’humanité. L’atténuation et l’adaptation au changement climatique, la sécurité alimentaire et de l’approvisionnement en eau, la réduction de la pauvreté, la croissance économique et la conservation de la biodiversité dépendent tous d’écosystèmes florissants qui fonctionnent bien. Dirigée par le Salvador et rejointe par plus de 70 pays de toutes les latitudes, l‘Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2021-2030 Décennie pour la restauration des écosystèmes. Cette action positionne la restauration des écosystèmes comme une solution majeure basée sur la nature pour répondre à un large éventail de priorités nationales.

Source : Récit UNEP 30 OCT 2019

Trois astuces pour aider votre ferme à faire face au changements climatiques en Afrique de l’Est (ODD 2 & 13)

L’Afrique de l’Est a connu plusieurs changements de conditions météorologiques dans le passé récent. Ici, voici un document que nous ne faisons que traduire en Français, où One Acre Fund prodigue des conseils sur l’agriculture intelligente face au climat pour aider les agriculteurs de la région à mieux faire face aux conditions météorologiques imprévisibles.

Si vous faites partie des 60% d’Africains tirant un revenu de l’agriculture, les conditions météorologiques imprévisibles ne signifient pas seulement des rendements imprévisibles, elles peuvent signifier également des conséquences graves sur vos finances.

Au fil des ans, l’ONG One Acre Fund, a développé une série de formations et de conseils, basés sur des essais et des observations sur le terrain, pour aider leurs bénéficiaires à renforcer leur résilience au changement climatique. Chez ACDB Asbl, souhaitons partager leur expertise avec tous les agriculteurs de la région, afin qu’ils puissent mieux faire face aux changements climatiques.

Nos conseils suivent les principes de l’agriculture intelligente face au climat (CSA), approuvés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il s’agit d’un ensemble de méthodes conçues pour aider les agriculteurs à gérer des conditions météorologiques imprévisibles tout en cultivant les cultures de manière plus durable.

Même si leurs recommandations soient universelles, One Acre Fund reconnait qu’elles peuvent varier en fonction de la zone agro-écologique de votre ferme. Pour cette raison, cette ONG donne  des conseils applicables dans la plupart des pays où One Acre Fund opère, y compris le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et Malawi.

  1. Culture intercalaire avec des haricots

Le maïs est l’une des cultures les plus populaires d’Afrique de l’Est, mais il pèse également sur le sol et un sol sain résiste mieux aux chocs climatiques. Le maïs exige un approvisionnement constant en minéraux, comme l’azote, à mesure qu’il grandit. Pour garder le sol sain et riche en nutriments, nous recommandons la culture intercalaire avec des légumineuses, comme les haricots, qui extraient l’azote de l’air et le fixent dans le sol.

Les légumineuses ont également besoin de moins d’eau. Surtout par temps imprévisible, les cultiver avec du maïs est un excellent moyen de couvrir vos paris. Vous aurez deux récoltes à récolter sur la même parcelle de terrain, ce qui signifie plus de profits pour votre ferme, et vous aurez une récolte de secours si le temps est trop rigoureux pour le maïs ou les haricots.

Lors de la culture intercalaire de maïs et de haricots:

Creusez des trous espacés de 25 cm dans chaque rangée de maïs. Assurez-vous que chaque trou de plantation a une profondeur d’au moins 15 cm. Vous pouvez utiliser un stylo ou un crayon pour estimer la profondeur.

Mesurez une distance de 75 cm, cela devrait vous dire où planter la prochaine rangée de maïs. À mi-chemin entre les rangées de maïs, creusez des auges étroites et peu profondes, d’environ 10 cm de profondeur, ou la longueur de votre index, pour les haricots.

Semez les haricots à au moins 10 cm de distance, vous pouvez les marquer avec une ficelle de plantation nouée pour l’espacement.

 Un guide pour la culture intercalaire de maïs avec des haricots

2. Envisagez le compostage

Afin de garder votre sol en bonne santé malgré les chocs climatiques, vous devrez compléter tous les minéraux ajoutés à votre sol par des engrais avec des quantités égales de matière organique. Le compostage est un moyen fiable et abordable de le faire.

Vous pouvez faire votre propre compost en utilisant les déchets animaux et alimentaires de votre ferme. C’est l’une de nos formations les plus populaires sur la gestion de la fertilité des sols.

Suivez ces étapes faciles pour fabriquer votre propre compost:

Commencez par couper les tiges de maïs sèches en petits morceaux. Empilez-les à la hauteur de la taille en couches, en mélangeant des feuilles vertes ou de l’herbe fraîchement coupée entre les deux.

Nous ne recommandons pas d’ajouter des copeaux de bois à votre tas de compost.

Ajoutez du fumier ou des excréments de poulet au bord de chaque couche.

Ensuite, recouvrez d’une fine couche de terre (environ la hauteur du pouce en épaisseur).

Versez une petite quantité d’eau pour humidifier le tas et tournez-le avec une fourchette ou un outil agricole similaire. Assurez-vous de garder un œil sur la pile, en vérifiant ses progrès au moins une fois par mois.

Le compost est prêt lorsque tous les matériaux sont complètement décomposés.

3. Il faut contrôler l’érosion

De fortes pluies qui sont plus fréquentes provoquent l’érosion des sols. Cela lessive le sol meuble tout en dépouillant la terre des restes de nutriments importants. Un sol qui perd des nutriments produit des cultures moins nutritives. Un sol plus sain est plus capable de produire de plus grandes récoltes, maintenant et à l’avenir.

L’érosion doit donc être maîtrisée dans votre ferme. Le contrôle de l’érosion est une activité continue. Cela devrait faire partie de la routine de la préparation des terres avant la plantation.

Pour éviter la perte de sol dans les zones montagneuses, nous vous conseillons de creuser des tranchées et de planter des arbres. Les tranchées empêchent l’eau courante d’endommager votre ferme. Les racines des arbres forment des brins en forme de filet qui gardent le sol compact, en particulier dans les zones escarpées.

Si votre ferme est sur une pente et connaît l’érosion, nous vous suggérons de planter une ligne d’arbres comme Grevillea, Leuceanna ou Calliandra sur les limites supérieures de votre ferme. Parallèlement aux arbres, plantez une ligne d’herbes, comme le Pennisetum, avant de creuser une tranchée. Ceux-ci agissent comme un filtre pour les eaux de ruissellement, ce qui est crucial pour contrôler l’érosion. Assurez-vous de planter de l’herbe des deux côtés de la tranchée pour absorber le plus d’eau possible. Ne commencez à planter qu’après avoir pris ces précautions. Si vous avez une grande ferme d’environ 64m x 64 m (one acre) ou plus, répétez ce processus dans différentes sections de votre champ.

Les agriculteurs confrontés à des pluies extrêmement fortes peuvent remarquer la formation de tranchées dans les zones où les eaux de ruissellement sont importantes. Si vous l’avez remarqué sur votre ferme, vous pouvez ralentir le mouvement de l’eau en creusant des tranchées de drainage sur les pentes de votre terrain. Le but de ces tranchées est de diriger l’excès d’eau hors de votre terrain. Cependant, assurez-vous que vous ne redirigez pas le ruissellement vers vos voisins, cela pourrait entraîner des inondations sur leur terrain!

Voici quelques autres conseils à prendre en compte pour prévenir l’érosion:

Toujours planter vos cultures en rangées horizontales, contre la pente, pour ralentir l’écoulement de l’eau.

Mélanger la matière organique, comme le compost, dans votre sol pour qu’il puisse absorber plus d’eau

Si elle n’est pas traitée, l’érosion s’aggravera et, avec des pluies plus fortes, pourrait endommager vos cultures ou, à long terme, affecter la productivité de votre terre.

Nous espérons que vous essayerez certaines de ces méthodes. Même si vous ne pouvez pas contrôler la météo, vous pouvez toujours vous assurer que vos cultures y sont moins vulnérables. L’adoption de certaines de ces pratiques d’agriculture intelligente face au climat contribuera grandement à défendre la productivité et la rentabilité de votre ferme. Merci à One Acre Fund de les vulgariser.

Pour trouver le document original, veuillez cliquer ici

Objectifs de développement durable : un engagement fort doit être pris en faveur des Burundais

Article publié le 28 Septembre 2015, tiré d’un Interview menée en marge de la table ronde organisée à l’occasion du lancement mondial des nouveaux Objectifs de Développement Durable (ODD). Les opinions exprimées n’engagent que leurs auteurs.

« Les entraves faites aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont abouti à des résultats mitigés au Burundi. S’ils persistent, ils empêcheront à leur tour les ODD d’atteindre leurs cibles. Au Burundi, ne pas atteindre l’objectif de lutte contre la pauvreté et la faim maintient la population dans une précarité persistante et une faim criante. Si nous ne luttons pas contre la faim sous toutes ses formes, celle-ci aura des répercussions sévères sur d’autres ODD supposés libérer le monde de la pauvreté d’ici 2030, comme la scolarisation, l’économie, la santé etc.

« Ce qui a manqué pour réaliser les OMD, c’est la capacité de transformer l’économie burundaise afin de lancer la croissance. Le pays enregistre une croissance morose au moment où dans d’autres pays (d’Afrique) celle-ci connait des taux de 10 à 15 % nécessaires au décollage économique.

« En outre, les OMD ont connu une faible mobilisation des ressources financières et humaines, ainsi qu’une faible adéquation dans leurs affectations. Aussi, le Burundi compte-t-il parmi les cinq derniers pays au monde à vivre de l’Aide au développement. Notre nation souffre d’un problème de planification, notamment en ce qui concerne la cohérence entre les différents documents et les Cadres de dépenses à moyen terme (CDMT).

« La crise de valeur liée à la gouvernance et à la corruption affecte également le Burundi. Selon un récent rapport de la Banque mondiale, les notes attribuées à la gouvernance et à la corruption ne permettent pas au pays d’accéder aux prêts consistants de cette institution. Le Burundi n’a pas su non plus mobiliser les ressources provenant des transferts de la diaspora, alors que l’investissement direct étranger ne dépasse guère les 7 millions de dollars, comparativement aux 100 à 200 millions de dollars que glanent chaque année d’autres pays pourtant dans la même situation.

« L’instabilité politique est le grand problème du moment. Elle était déjà présente dans le pays en 2000, quand on a commencé à parler des OMD au Burundi, et elle risque de perdurer en 2016, au moment de démarrer les ODD. D’après la Banque mondiale, si le Burundi continue sur la voie de l’instabilité politique, il sera plus pauvre en 2025 qu’il ne l’est actuellement. Il faut changer les mentalités et sensibiliser tout un chacun sur les risques que cette instabilité représente pour le développement du Burundi. L’instabilité politique engendre une fragilité démocratique qui n’est pas propice aux affaires et à l’investissement et si le pays veut réellement doper sa croissance économique pour atteindre les ODD, il lui faut d’abord mettre fin au problème de l’instabilité politique actuelle pour encourager les investissements dans le pays.

« Un autre grand chantier est l’appropriation de la politique de mise en œuvre des ODD dans le cadre de la redevabilité, à tous les niveaux y compris citoyen. S’il n’y a pas un réveil des consciences, une forte mobilisation et l’Intégration des ODD à la vie citoyenne, leurs chances de réussite resteront minimes. Là aussi, il faut changer la façon de voir les choses.

« Le Burundi a aussi beaucoup de potentiels insuffisamment exploités pour booster l’économie : les mines, le tourisme, l’hydroélectricité, ainsi que des produits d’exportations comme le café, le thé, le sucre, le tabac, etc. À titre d’exemple, le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique de 1700 Mégawatt mais jusqu’à maintenant il n’a été capable d’en produire que 20. Il est inconcevable de devoir continuer à importer de l’électricité quand on a en réserve un tel gisement. Le pays doit profiter de ces potentialités en mobilisant ses ressources humaines et financières, sans oublier l’Aide publique au développement (APD), car dans ce pays le secteur bancaire reste indigent. Cela demande néanmoins au préalable, d’être capable de mobiliser la confiance et le respect de nos partenaires pour ensuite mériter d’être aidé en mobilisant des financements extérieurs. À terme, ce climat favorable permettra d’investir grandement dans le pays et le Burundi pourra enfin investir à son tour sur le marché financier.

« La contribution de la société civile est fondamentale, qui vient compléter l’action de l’État là où il atteint ses limites dans la mise en œuvre de sa politique de développement. La société civile intervient dans différents domaines du développement de la nation. Cela va de la santé à l’éducation, du développement communautaire à la justice et à l’état de droit, ainsi qu’à la gouvernance. C’est dans ce cadre qu’elle contribue donc à une meilleure gestion gouvernementale, à mieux mobiliser l’Aide publique au développement et à faire un suivi pour que les résultats soient visibles par rapport aux dons mobilisés.

« Nous, membres de la société civile sommes à l’œuvre et nous considérons cette crise comme passagère. Je reste donc optimiste, c’est la volonté qui compte. Il nous faut tous prendre un engagement fort en faveur de la population burundaise.

Source: https://reliefweb.int/report/burundi/objectifs-de-d-veloppement-durable-un-engagement-fort-doit-tre-pris-en-faveur-des

Objectifs et cibles prioritaires pour le Burundi dans l’Agenda 2030

Le Burundi se remet de 10 ans de guerre civile et depuis 2005, le pays mobilise tous ses ressources pour relever les défis liés à son  développement. Toutefois, les auteurs du Rapport sur la priorisation des ODD au Burundi reconnaissent que lors de leur lancement en septembre 2015 ce pays accusait déjà un retard dans l’accomplissement des OMD.

Dans la suite du CSLPII (2012-2015), le Burundi s’est doté d’un plan national de développement (PND 2016-2027) qui serait un cadre fédérateur de toutes les stratégies et politiques du développement.

Il était alors ressenti la nécessité de procéder à une intégration harmonieuse de ces ODD dans les plans stratégiques sectoriels et leur mise en cohérence avec les priorités nationales.

Dans ce qui suit, il est présenté la liste des Objectifs de Dévelppement Durable qui ont été jugés comme prioritaires pour le Burundi. Toutefois, le lecteur y trouvera aussi la liste des cibles non retenues par les auteurs.

Pour les détails concernant la méthodologie, le contexte et l’esprit qui a guidé les auteurs dans cette priorisation, il vous est demandé de vous référer directement au dit rapport.

Objectif 1 – Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes

Deux cibles sur 5 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

1.3.  Protection sociale et

1.4. Accès equitable aux ressources, aux technologies et aux services financiers.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

Cible 1.1. Eliminer complètement l’extrême provreté (1,25 dollars par jour)

Cible 1.2. Réduire de moitié au moins la proportion de personnes qui vivent dans la pauvreté sous tous ses aspects;

Cible 1.5. Renforcer la résilience des pauvres face aux phénomènes climatiques extrêmes et face à d’autres chocs et catastrophes de tout ordre.

Objectif 2 – Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

Trois cibles sur cinq ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 2.1. Accès pour tous à une alimentation saine, nutritive et suffisante toute l’année.

Cible 2.2. Mettre fin à toutes les formes de malnutrition,

Cible 2.3. Doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les populations locales, les exploitants familiaux, les éleveurs et les pêcheurs.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

Cible 2.4. Assurer la viabilité des systèmes de production et la mise en oeuvres de pratiques agricoles résilientes face aux changements climatiques.

Cible 2.5. Préserver la diversité génétique des semences, des cultures et des animaux d’élevage ou domestiqués et espèces sauvages apparentées.

Objectif 3- Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bienêtre de tous

Cinq cibles sur 9 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 3.1 : Faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes.

Cible 3.2 : Eliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans.

Cible 3.3 : Mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles

Cible 3.7 : Assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation.

Cible 3.8 : Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

3.4 Réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être

3.5 Renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool

3.6 Diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route

3.9 Réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol

 Objectif 4 – Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité

Trois cibles sur 7 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 4.1 : Faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité.

Cible 4.4 : Augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat.

Cible 4.5 : Eliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

4.2. Faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des services de développement et de prise en charge de la petite enfance et à une éducation préscolaire de qualité qui les préparent à suivre un enseignement primaire

4.3. Faire en sorte que toutes les femmes et tous les hommes aient accès dans des conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable

4.6. Faire en sorte que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter

4.7. Faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de la non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable

Objectif 5 – Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

Quatre cibles sur 6 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 5.1 : Mettre fin, dans le monde entier, à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles.

Cible 5.2 : Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation.

Cible 5.5 : Garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique.

Cible 5.6 : Assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréationi.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

Cible 5.3 Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine

Cible 5.4 Prendre en compte et valoriser les soins et travaux domestiques non rémunérés.

Objectif 6 – Garantir l’accès de tous à l’eau, l’assainissement et assurer une gestion durable de l’eau

Deux cibles sur 6 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 6.1. Assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable.

Cible 6.2. Assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

Cible 6.3. Améliorer la qualité de l’eau en réduisant la pollution, en éliminant l’immersion de déchets et en réduisant au minimum les émissions de produits chimiques et de matières dangereuses, en diminuant de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et en augmentant nettement à l’échelle mondiale le recyclage et la réutilisation sans danger de l’eau ;

Cible 6.4. Faire en sorte que les ressources en eau soient utilisées beaucoup plus efficacement dans tous les secteurs et garantir la viabilité des prélèvements et de l’approvisionnement en eau douce afin de remédier à la pénurie d’eau et de réduire nettement le nombre de personnes qui manquent d’eau ;

Cible 6.5. Assurer la gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu’il convient ;

Cible 6.6. Protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs.

Objectif 7- Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et abordables

Une cible sur trois a été retenue comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 7.1 : D’ici à 2030, garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

7.2 D’ici à 2030, accroître nettement la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial

7.3 D’ici à 2030, multiplier par deux le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique

Objectif 8 – Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous

Trois cibles sur 10 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 8.1. Maintenir un taux de croissance économique par habitant adapté au contexte national et, en particulier, un taux de croissance annuelle du produit intérieur brut d’au moins 7 % dans les pays les moins avancés.

Cible 8.3. Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des micro-entreprises et des petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers.

Cible 8.9. Elaborer et mettre en œuvre des politiques visant à développer un tourisme durable qui crée des emplois et met en valeur la culture et les produits locaux.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

8.2. Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification, la modernisation technologique et l’innovation, notamment en mettant l’accent sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à forte intensité de main-d’œuvre

8.4. Améliorer progressivement, jusqu’en 2030, l’efficacité de l’utilisation des ressources mondiales dans les modes de consommation et de production et s’attacher à dissocier croissance économique et dégradation de l’environnement

8.5. Parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale

8.6. Réduire nettement la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation

8.7. Prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes

8.8 Défendre les droits des travailleurs, promouvoir la sécurité sur le lieu de travail et assurer la protection de tous les travailleurs, y compris les migrants, en particulier les femmes, et ceux qui ont un emploi précaire

8.10 Renforcer la capacité des institutions financières nationales de favoriser et généraliser l’accès de tous aux services bancaires et financiers et aux services d’assurance

Objectif 9 – Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation soutenable qui profite à tous et encourager l’innovation

Une cible sur sur 5 a été retenue comme étant prioritaire pour le Burundi

Cible 9.1 : Mettre en place une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente, y compris une infrastructure régionale et transfrontière, pour favoriser le développement économique et le bien-être de l’être humain, en mettant l’accent sur un accès universel, à un coût abordable et dans des conditions d’équité.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

9.2. Promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et, augmenter nettement la contribution de l’industrie à l’emploi et au produit intérieur brut, en fonction du contexte national, et la multiplier par deux dans les pays les moins avancés

9.3. Moderniser l’infrastructure et adapter les industries afin de les rendre durables, par une utilisation plus rationnelle des ressources et un recours accru aux technologies et procédés industriels propres et respectueux de l’environnement.

9.5. Renforcer la recherche scientifique, perfectionner les capacités technologiques des secteurs industriels de tous les pays, en particulier des pays en développement, notamment en encourageant l’innovation et en augmentant nettement le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la recherche-développement pour 1 million d’habitants et en accroissant les dépenses publiques et privées consacrées à la recherche-développement d’ici à 2030

Objectif 10 – Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein

Trois cibles sur 7 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 10.1. Faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 pour cent les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable.

Cible 10.2. Autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre.

Cible 10.4 : Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

10.3. Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière

10.5. Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles

10.6. Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes

10.7 Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées

Objectif 11 – Villes et les établissements humains ouverts à tous, sûrs, résilients et soutenables

Trois cibles sur 7 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 11.1. Assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis.

Cible 11.2. Assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière.

Cible 11.4. Renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel et naturel mondial.

N’ont pas été retenus les cibles suivants

11.3. Renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays.

11.5. Réduire nettement le nombre de personnes tuées et le nombre de personnes touchées par les catastrophes, y compris celles qui sont liées à l’eau.

11.6. Réduire l’impact environnemental négatif des villes par habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale, des déchets.

11.7. Assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs.

Objectif 12 – Instaurer des modes de consommation et de production soutenables

Quatre cibles sur 8 ont été retenues comme prioritaires pour le Burundi

Cible 12.2. Parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles.

Cible 12.4. Instaurer une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux principes directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire considérablement leur déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la santé et l’environnement.

Cible 12.5. Réduire considérablement la production de déchets par la prévention, la réduction, le recyclage et la réutilisation.

Cible 12.6. Encourager les entreprises, en particulier les grandes et les transnationales, à adopter des pratiques viables et à intégrer dans les rapports qu’elles établissent des informations sur la viabilité.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

12.1 Mettre en œuvre le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables avec la participation de tous les pays, les pays développés montrant l’exemple en la matière, compte tenu du degré de développement et des capacités des pays en développement

12.3. Réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les pertes de produits alimentairestout au long des chaînes de production et d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte

12.7. Promouvoir des pratiques durables dans le cadre de la passation des marchés publics, conformément aux politiques et priorités nationales

12.8. Faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, aient les informations et connaissances nécessaires au développement durable et à un style de vie en harmonie avec la nature.

Objectif 13 – Mesures urgentes pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions

Trois cibles sur 5 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 13.1. Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat.

Cible 13.2. Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.

Cible 13.3. Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

13.4. Mettre en œuvre l’engagement que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont pris de mobiliser ensemble auprès de multiples sources 100 milliards de dollars des États-Unis par an d’ici à 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement en ce qui concerne les mesures concrètes d’atténuation et la transparence de leur mise en œuvre.

13.5. Promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités afin que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement se dotent de moyens efficaces de planification et de gestion pour faire face aux changements climatiques.

Objectif 14- Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

Deux cibles sur 7 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 14.4. Réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques.

Cible 14.7. Faire bénéficier plus largement les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des pêches, de l’aquaculture et du tourisme.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

14.1. Prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments

14.2. Gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d’éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans

14.3 Réduire au maximum l’acidification des océans et lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux

14.5. Préserver au moins 10 % des zones marines et côtières conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles

14.6. Interdire les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et s’abstenir d’en accorder de nouvelles.

Objectif 15 – Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, lutter contre la désertification

Trois cibles sur 9 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 15.3. Lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations.

Cible 15.4. Assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable.

Cible 15.7. Prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

Cible 15.1. Garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier des forêts des zones humides des montagnes et des zones arides conformément aux obligations découlant des accords internationaux

Cible 15.2. Promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation restaurer les forêts dégradées et accroître nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial

Cible 15.5. Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction

Cible 15.6. Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale

Cible 15.8. Prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires

Cible 15.9. Intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité

Objectif 16 – Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes.

Cinq cibles sur 10 ont été retenues comme étant prioritaires pour le Burundi

Cible 16.1. Réduire nettement, partout dans le monde, toutes les formes de violence et les taux de mortalité qui y sont associés.

Cible 16.3. Promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et donner à tous accès à la justice dans des conditions d’égalité.

Cible 16.4. Réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes les formes de criminalité organisée.

Cible 16.6. Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux.

Cible 16.9. Garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances.

N’ont pas été retenues les cibles suivantes

16.2 Mettre un terme à la maltraitance, à l’exploitation et à la traite, et à toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants

16.5 Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes

16.7 Faire en sorte que le dynamisme, l’ouverture, la participation et la représentation à tous les niveaux caractérisent la prise de décisions

16.8 Élargir et renforcer la participation des pays en développement aux institutions chargées de la gouvernance au niveau mondial

16.10 Garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux

L’ODD 17 a été entièrement retenue.

Mobilisation de tous les acteurs pour la réalisation des ODD au Burundi d’ici 2030

Une mobilisation maximale s’impose pour que le Burundi atteingne les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030. Parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous, voici le rêve de chacun au Burundi, un pays confronté à une pauvreté chronique, des famines récurrentes, des inégalités systémiques, des changements climatiques, la dégradation de l’environnement et les défis de la paix et de la justice équitable pour tous.

Le Burundi, plus que la plupart des autres pays avait cruellement besoin d’un cadre de référence pour agir et se tirer de cette situation peu enviable. Heureusement pour les burundais, les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD ou Agenda 2030) ont été adoptés en septembre 2015 par 193 pays réunis aux Nations Unies. Ils constituent un plan d’action pour la paix, la prospérité économique, la transformation de nos société en vue d’un mieux-être de l’humanité, le maintien de l’intégrité de la planète d’ici 2030.

Pour mieux comprendre les enjeux, on se reportera à la vidéo suivante:

Fig. Qu’est-ce que le développement? Qu’est-ce que le développement Durable?

Des objectifs de développement durable très ambitieux

Comportant des sous-objectifs, des cibles et des indicateurs, les ODD constituent nous trace un chemin clair vers un développenent inclusif et une paix sociale dans un monde en proie à des conflits et des catastrophes naturelles due à l’action humaine.

ODD1 – Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

ODD2 – Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable

ODD3 – Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges

ODD4 – Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie

ODD5 –  Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

ODD6 – Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau

ODD7 – Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable

ODD8 – Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous

ODD9 – Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation

ODD10 – Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein

ODD11 – Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables

ODD12 – Établir des modes de consommation et de production durables

ODD13 – Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions

ODD14 – Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

ODD15 – Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres

ODD16 – Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable

ODD17 – Partenariats pour la réalisation des objectifs

Pour les cibles et  les indicateurs adaptés à la situation du Burundi, on se réferera à: http://www.bi.undp.org/content/burundi/fr/home/library/mdg/Rapport-priorisation-ODD-au-Burundi-2016-2030.html